Le changement de posture en gestion de crise

Se confronter à une crise nécessite d’adopter une approche sensiblement différente de celle du quotidien, de changer de posture pour pouvoir faire face. Affronter la crise, c’est passer d’une posture métier connue, maîtrisée, à une posture de crise plus inconfortable, celle de l’urgence.

Mettez de côté vos habitudes de travail, vos repères, votre confort rassurant. Tout cela va être profondément bouleversé lorsque vous vous retrouverez en cellule de crise pour gérer l’urgence.

Il est avant tout nécessaire d’oublier sa zone de confort, celle qui vous permet de parfaitement identifier vos collègues, vos partenaires, vos clients, d’évoluer dans un environnement familier au sein duquel vous êtes totalement identifié, connu et reconnu. En crise, vous vous confrontez à une nouvelle organisation, de nouveaux rapports hiérarchiques, de nouveaux collègues provenant d’autres services, d’autres directions…

Au quotidien, vos missions et les problématiques sur lesquelles vous travaillez sont connues de tous, vous faites partie d’une organisation au sein de laquelle vous apportez une plus-value au quotidien. Tout le monde en interne a accès à votre fiche de poste. En crise, les sujets peuvent être multiples et variés, parfois même inédits pour vous. Il va falloir faire preuve d’agilité et d’adaptation, de curiosité d’esprit, d’anticipation et de réactivité.

Aux oubliettes votre agenda bien ficelé, ponctué de réunions calées en amont et de rendez-vous organisés selon vos priorités. Il va falloir vous confronter à l’urgence de la crise, aux réunions prévues dans cinq minutes, aux commandes s’enchaînant à un rythme effréné qui nécessiteront une gestion du temps et une organisation sans faille.

Votre N+1 habituel n’est pas dans l’organisation de crise, vous devrez alors peut-être directement collaborer avec votre N+2, voire avec votre PDG, votre directeur ou votre préfet. Les process habituels peuvent tomber en crise et laisser place à une organisation spécifique à laquelle il vous faudra trouver une place. A vous de connaître en amont de la crise, par temps froid, les fondamentaux de cette organisation pour ne pas vous laisser surprendre lorsque vous devrez rejoindre la cellule de crise.

Enfin, la posture métier vous apporte une sérénité émotionnelle qui vous permet d’appréhender votre mission sur le long terme. Vous construisez jour après jour votre quotidien dans lequel vous évoluez. En crise, l’urgence et les enjeux vous soumettent à des montées d’adrénaline qui nécessitent une parfaite gestion du stress. Apprenez à vous connaître, sachez identifier ces moments où le stress vous submerge, où vous n’êtes plus productif, où vous entrez dans une sorte d’effet tunnel qui nuit à votre efficacité. Techniques de respiration, échanges avec les collègues, savoir prendre une pause, autant de leviers qui peuvent vous permettre de maîtriser vos émotions et faire face au stress du moment.

La gestion de crise entraîne de facto un changement de posture. Cela ne s’improvise pas. Il est indispensable de connaître ses capacités à faire face à ce genre de situation, de se former en amont, se tester lors de mise en pratique et d’exercices de crise. Évoluer en crise n’est pas à la portée de tout à chacun. Certains peuvent exceller dans la posture métier du quotidien et se retrouver totalement démunis et impuissants face à la crise. A vous de profiter du temps froid pour identifier parmi votre vivier professionnel les bons profils capables de gérer et de surmonter ce changement de posture, de prendre le temps de les former, de les faire monter en compétences pour les préparer à s’adapter à la posture de crise.

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